L’acrodermatite entéropathique est une maladie génétique rare qui affecte la capacité de l’organisme à absorber le zinc, un oligo-élément essentiel au bon fonctionnement du corps. Cette pathologie, qui survient principalement chez les nourrissons après le sevrage, entraîne une carence sévère en zinc, provoquant des lésions cutanées, des troubles gastro-intestinaux, des problèmes neurologiques et une faiblesse immunitaire.
Le zinc joue un rôle fondamental dans de nombreux processus biologiques : il participe à la synthèse des protéines, au bon fonctionnement du système immunitaire, à la cicatrisation des plaies et au développement cérébral. Une carence prolongée en zinc peut donc avoir des conséquences graves sur la santé.
Chez les nourrissons, l’apparition des symptômes coïncide souvent avec l’arrêt de l’allaitement maternel, car le lait maternel contient une forme de zinc plus facilement absorbable. Une fois le sevrage effectué, l’intestin de l’enfant ne parvient plus à absorber suffisamment de zinc provenant des aliments, ce qui provoque les symptômes caractéristiques de la maladie.
Bien que cette maladie soit rare, elle nécessite un diagnostic et un traitement précoces pour éviter des complications potentiellement graves. Avec une prise en charge appropriée, les patients peuvent mener une vie normale sans séquelles à long terme.
Les symptômes de l’acrodermatite entéropathique sont multiples et touchent principalement la peau, le système digestif et le système nerveux. Ils apparaissent généralement chez les nourrissons quelques semaines après le sevrage, mais peuvent également survenir plus tard dans la vie. Voici une description détaillée des principaux signes cliniques :
Symptômes cutanés :
Symptômes gastro-intestinaux :
Symptômes neurologiques et comportementaux :
Symptômes immunitaires :
L’acrodermatite entéropathique est causée par une mutation du gène SLC39A4, situé sur le chromosome 8. Ce gène code pour une protéine appelée ZIP4, qui joue un rôle essentiel dans l’absorption du zinc au niveau de l’intestin grêle.
Chez les personnes atteintes de cette maladie, la mutation du gène SLC39A4 entraîne un dysfonctionnement de la protéine ZIP4, empêchant l’organisme d’absorber suffisamment de zinc à partir des aliments. Cette carence chronique en zinc provoque les symptômes caractéristiques de l’acrodermatite entéropathique.
La transmission de cette maladie suit un mode autosomique récessif, ce qui signifie que l’enfant doit hériter de deux copies mutées du gène (une de chaque parent) pour développer la maladie. Si les deux parents sont porteurs sains, le risque de transmettre la maladie à leur enfant est de 25 % à chaque grossesse.
Le diagnostic de l’acrodermatite entéropathique repose sur un ensemble de signes cliniques, d’analyses biologiques et de tests génétiques.
Le traitement de l’acrodermatite entéropathique repose principalement sur la supplémentation orale en zinc, qui doit être poursuivie à vie pour prévenir la réapparition des symptômes.
Supplémentation en zinc :
Surveillance médicale régulière :
Un suivi médical régulier est essentiel pour ajuster la dose de zinc en fonction des besoins individuels du patient. Des analyses sanguines périodiques permettent de vérifier que le taux de zinc reste dans la fourchette normale et d’éviter tout risque de surdosage.
Alimentation riche en zinc :
Bien que la supplémentation soit indispensable, une alimentation équilibrée peut compléter le traitement. Les aliments riches en zinc comprennent la viande rouge, les fruits de mer (en particulier les huîtres), les légumineuses, les noix et les graines.
Oui, l’acrodermatite entéropathique est une maladie génétique héréditaire à transmission autosomique récessive. Cela signifie que l’enfant doit hériter de deux copies mutées du gène SLC39A4 (une de chaque parent) pour développer la maladie.
Si les deux parents sont porteurs sains du gène défectueux, la probabilité de transmettre la maladie à leur enfant est de :
Pour les familles ayant des antécédents d’acrodermatite entéropathique, un conseil génétique peut être proposé avant la conception pour évaluer les risques et envisager un dépistage prénatal.
Il n’existe pas de méthode de prévention spécifique pour éviter l’apparition de l’acrodermatite entéropathique, car il s’agit d’une maladie génétique. Cependant, certaines mesures peuvent réduire le risque de complications :